Oh, Amber. Douce, douce, Amber. Complexe Amber. La vie t’a bien cassé. En mille morceaux. Bien avant Overworld, tu as connu l’enfer. Mais tu en es revenue plus forte. Plus maligne. Tu caches la moindre de tes minuscules faiblesses derrière un masque sans jamais laisser personne regarder derrière, ne serait-ce qu’un instant. Tu souris, toujours. Ris. Fais de grandes déclarations inspirées, crues, d’un pas dansant tout en citant tes auteurs préférés pour y déguiser, à peine, tes menaces. Tu donnes l'impression de prendre plaisir à tout ça, sans jamais hésiter au moment de tuer.

Tu ajustes élégamment ton costume comme si toute cette horreur ne pouvait même pas t’entacher ne serait qu’un tout petit peu. Beaucoup t’ont qualifié d’emmerdeuse et ils n’auraient pas tort. Tu es toujours là où il y a du chaos, parce que tu en es bien souvent la source. Tu connais tout le monde. Pas seulement les criminels. Tu connais le nom des mères, des filles, des fils de chacun. Tu retiens le moindre de leurs petits secrets, prête à les utiliser. À profiter de la moindre situation pour arriver à tes fins. Déclencher un conflit entre deux rois du crime pour en faire gagner un troisième, assez malin pour t’avoir engagé, ou simplement pour qu’ils te facilitent tout travail, c’est bien ton genre. Sortir un criminel dont le comportement t’horripile ? Va à l’encontre de tes valeurs ? Oui. Comme une joueuse d’échec, tes actions n’ont pas pour but d’avoir un effet direct. Savoir ce que tu prévois est toujours une véritable énigme. Et ooooh que tu aimes les chemins tortueux, qui perdent les simples d’esprits au premier virage ! Beaucoup sont tombés à essayer de te mettre dans les bâtons dans les roues. Ils ont fini à Overworld. Pas de bol pour eux. Des ... accidents. Du moins, en apparence.

Les rares qui ont appris à te connaître, à force de travailler avec toi se sont tous rendus compte d’une chose. Une fracture dans le masque de l’imprévisible et sans pitié louve du nord. C’est que tu ne t’en prends jamais aux innocents. Tu tues, manipules, détruits les autres crapules sans sourciller. Tu dévores les autres loups. Mais les brebis, elles, restent loin de tes crocs. Et oui Amber. Tu n’es pas aussi cruelle que tu aimes le faire croire. Tu as une âme, derrière toute cette noirceur. Pourquoi ? Parce que personne ne vient en ce monde en tant que monstre. Ils ne sont que créés par l’horreur des autres. Un diamant sombre formé par la pression. Et peut-être, que sur le grand échiquier de tes actions, tu as fait plus de bien que de mal ? Peut-être qu'en fait, tu veux détruire de l'intérieur ? Qui sait. Personne n’est réellement assez proche de toi pour totalement le savoir. Malgré tout tes contacts. Tu ne t’attaches pas. Ou alors, tu ne le laisses pas voir. Parce qu’aimer, c’est avoir une faiblesse de plus. Et tu ne peux pas te le permettre.

Finalement, personne ne sait trop qui tu es. Criminelle corrompue ? Héroïne déguisée ? Un savant mélange des deux ? Tu as tant de nuances Amber, que même toi, tu ne sais plus. Mais s'il y'a une chose que tu sais, c'est que dans ce monde, il n'y a pas vraiment de camps. Juste des joueurs.